J’étais quiquille en train de scroller, café à la main, les yeux rougis d’avoir lu trop de trucs bas de gamme sur LinkedIn, quand je suis tombé sur cette news tout droit sortie de l'enfer du blog de Google. Une vraie info. Une de celles qui piquent un peu la nuque, là, juste en dessous de l’occiput (qu'on prononce avec un e à la fin). Google lançait un protocole pour faciliter la communication entre les agents. Avec un nom de code secret : Agent2Agent. A2A pour les intimes.
Au début, j’ai fait ce que tout bon SEO fait dans ces moments-là : j’ai ricané doucement. Encore un machin trop tôt, trop flou, trop “visionnaire”, qui ne sortira pas en France avec 150 ans (l'AI Overview me reste encore en travers de la gorge, pour vous dire la vérité). Sauf que j’ai continué à lire. Et là, j’ai senti une fissure s’ouvrir. Une vraie. Pas une brèche dans un site mal sécurisé. Une dans ma manière de concevoir le web.
Parce que ce truc, l’A2A, c’est pas juste une mise à jour de protocole réseau. C’est un changement de nature. Un glissement tectonique. Un monde où les agents IA se parlent entre eux et naviguent pour nous. Où le SEO ne serait plus orienté utilisateur. Ni même moteur. Mais agent-compatible.
J'y vais fort, je sais.
Un monde d’agents autonomes (et toi, t’es où dans tout ça ?)
Google l’a annoncé lors de son événement Cloud Next 2025. A2A, c’est un protocole de communication. Pas entre humains. Pas entre serveurs. Mais entre agents IA.
Imagine des petits assistants autonomes qui se parlent entre eux, délèguent des tâches, échangent des résultats, comparent des options, négocient des formats. Et tout ça, pendant que toi, tu es en train de commander un café trop sucré dans un Starbucks quelconque.
Ces agents bossent pour nous. Enfin, c’est ce qu’on croit. Parce qu’en vrai, ils vont surtout bosser entre eux. Et le web qu’ils vont explorer ? Ce ne sera plus celui que tu optimisais hier, avec tes h1 bien calibrés et ta FAQ dont t'étais si fier. Non. Ce sera un web d’agents. Un web structuré autour de “cartes d’agents”, en JSON, qui expliquent : “voici ce que je sais faire”, “voici comment tu peux me parler”, “voici mes artefacts”.
Et là, t’as compris ?
Le nouveau crawleur, ce n’est plus Googlebot. C’est ton agent. Et le SEO, c’est plus Search Engine Optimization. C’est Agent Discovery Optimization.
Oui. Je suis en train d’inventer des acronymes. C’est dire si ça me travaille.
La fin du mot-clé tel qu’on l’a connu
Bon, soyons honnêtes : les mots-clés, on s’y accrochait encore un peu comme à une bouée, même à l'ère du NLP.
Mais dans un monde A2A, l’utilisateur ne tape plus rien. Il demande. Il murmure à son assistant : “trouve-moi un expert WordPress freelance avec un bon sens du design et pas trop cher, stp”. Et l’assistant va parler à d’autres agents. Qui eux-mêmes vont fouiller des bases, interroger d’autres assistants, consulter des profils. Pas besoin de requête optimisée. Pas de SERP. Pas d’intention de recherche à deviner.
Il n’y a plus de mots-clés.
Il y a des capacités déclarées. Des profils agentiques. Des données accessibles, standardisées, prêtes à être “digérées” par d’autres IA.
Tu commences à sentir le vertige ?
On optimise pour qui, maintenant ?
C’est LA question.
Jusqu’ici, on écrivait pour plaire à Google, puis à l’utilisateur, puis aux deux à la fois. Maintenant… il faudra écrire (ou structurer) pour des agents qui ne lisent pas. Mais qui interpètent. Qui comparent des métadonnées. Qui veulent des “artefacts” lisibles, exploitables, conformes au protocole.
Ce qui sera visible, demain, ne le sera peut-être pas dans une page. Mais dans une carte JSON bien construite. Dans une capacité bien déclarée. Dans un champ “intent” bien renseigné.
Oui, ça pique. Mais il va falloir apprendre à séduire ces nouveaux lecteurs-là. Des lecteurs sans yeux. Des lecteurs sans émotions. Juste des fonctions.
Faut-il paniquer maintenant ou demain matin ?
Bonne question.
Moi, perso, j’ai fait les deux. J’ai d’abord râlé très fort. Puis j’ai regardé les choses en face. Et tu sais quoi ? Ce n’est pas la fin du SEO. C’est une mutation. Une mue. Un saut de branche darwinien.
Il va falloir apprendre à créer des agents. À rédiger des Agent Cards. À penser l’architecture d’un site non plus seulement pour le crawl, mais pour la conversation agentique. Il va falloir faire du bon vieux schema.org, mais sous stéroïdes. Du contenu structuré comme jaja. Accessible. Lisible. Réutilisable.
Mais dans tout ça, tu sais ce qui ne changera pas ? La valeur. L’intention de faire quelque chose d’utile. Parce qu’un agent IA ne sert à rien s’il ne repose pas sur des infos de qualité. Et ces infos… quelqu’un devra bien les produire. Les rédiger. Les vérifier. Les penser.
Alors non, le SEO ne va pas mourir. Il va juste apprendre une nouvelle langue. Encore ?
Les premiers seront les premiers
Tu peux soupirer. Fermer cet onglet. Retourner faire ton audit de pages orphelines. Ou… tu peux commencer à t’y intéresser.
À quoi ? À A2A. À ce monde d’agents. À cette interopérabilité qui change tout.
Parce que c’est peut-être dans ce protocole abscons, dans ces cartes JSON et ces échanges d’artefacts que se joue le futur de notre métier. Le prochain terrain d’optimisation. Le prochain champs de bataille.
Et si tu me demandes mon avis – ce que tu n’as pas fait, mais c'est parce que tu es timide – je crois que le premier SEO qui saura rendre son contenu sexy pour un agent IA aura un sacré coup d’avance.
Voilà. Je t’aurai prévenu.
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