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L'index caché de ChatGPT : ce que la découverte de Jérôme Salomon change pour le SEO et le GEO

Expert GEO consultant l'index IA caché d'OpenAI
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    ChatGPT n'attend pas de parcourir le web pour construire ses réponses, y compris lorsqu'on lui demande de résumer une URL précisément ou de nous répondre sur des questions liées à l'actualité. Grâce aux tests menés par Jérôme Salomon (technical SEO chez Oncrawl), on sait désormais qu'OpenAI maintient déjà un index caché, composé de pages web (ou de certains de leurs morceaux) mises en cache. En observant de près les comportements des bots d'OpenAI et la documentation de l'API Web Search, Jérôme met au jour un fonctionnement hybride : une partie des réponses provient d'un fetch live, l'autre d'un stock persistant dans lequel ChatGPT puise sans avoir à scraper l'URL en direct.

    Le regard neuf qu'impose la découverte

    Le fait qu'OpenAI cherche à construire son propre index de recherche pour ne plus être dépendant de ceux de Bing ou de Google n'est pas une idée nouvelle, elle a même été documentée. Mais jusqu'ici nous en étions resté au témoignage de Nick Turley, Head of Product ChatGPT, lors du procès anti-trust de Google en avril 2025, expliquant qu'ils étaient encore très loin du compte. Mais le test mené par Jérôme Salomon permet de démontrer de manière claire un système de mis en cache déjà à l'oeuvre du côté d'OpenAI, permettant d'éviter de re-crawler les mêmes pages web.

    Quatre requêtes successives suffisent à faire apparaître ce fonctionnement :

    Une demande de résumé d'URL en mode cache-only sans accès au web : ChatGPT ne peut pas répondre. La même demande en mode web access : le crawler ChatGPT‑User fetch la page et la résume. Retour en mode cache-only : la page est désormais résumable. Nouvelle demande en mode web access : aucun fetch supplémentaire, alors que le LLM est capable de résumer l'URL.

    Ce cycle révèle un système : chaque accès live peut enrichir l'index d'OpenAI, l'URL devenant alors  immédiatement disponible pour l'ensemble des utilisateurs (c'est en tout cas ce qu'il est permis de supposer).

    Ce que cela change pour le GEO

    La présence d'un index invisible, nourri par les requêtes des utilisateurs, ouvre une nouvelle frontière stratégique.

    D'abord parce qu'il s'agit d'un système parallèle à l'indexation Google. La hiérarchie temporelle s'inverse : une page peut devenir « visible » pour ChatGPT bien avant que Google ne l'indexe. Ensuite parce que cet index est socialisé : une seule requête peut suffir à enrichir la mémoire de l'outil pour un ensemble d'utilisateurs.

    Cette logique transforme la notion même de visibilité dans les moteurs IA. Elle n'est plus uniquement déterminée par le crawl régulier d'un bot dédié, mais également par l'activité humaine : chaque partage d'URL dans ChatGPT peut déclencher un enrichissement du cache.

    Déclencher soi-même l'indexation dans ChatGPT

    La démonstration de Jérôme soulève une question directe : peut-on influencer l'indexation dans ChatGPT ?

    La réponse semble évidente : oui. Si une requête de résumé d'URL entraîne un fetch par le bot ChatGPT‑User et que ce crawl permet la mise en cache de l'URL dans l'index d'OpenAI, alors il devient possible de provoquer l'ingestion d'un contenu dès sa publication. Une action triviale comme demander un résumé ou analyser un article devient alors un signal d'existence pour l'index interne d'OpenAI et une possible citation du contenu par ChatGPT pour un utilisateur à l'autre bout du monde.

    Dans le contexte du GEO, cela ressemble à un levier puissant : permettre à ChatGPT d'intégrer un contenu dans sa base de connaissance externe (le cache d'OpenAI) avant même qu'il soit indexé dans Google. Et dans ce cas, être bon en SEO (c'est-à-dire être dans les premières positions du plus grand moteur de recherche au monde) n'est plus la condition sine qua none de la visibilité dans la plateforme conversationnelle.

    Le retour sur le devant de la scène des boutons "Résumé par IA" sur les sites web

    La prolifération récente des boutons "résumer avec l'IA", popularisé par l'expert Metehan Yeşilyurt, semblait n'être qu'un confort utilisateur. Elle a même été raillée récemment dans certains articles et posts LinkedIn. Cette méthode, connue sous le nom de CiteMET (Cited, Memorable, Effective, Trackable) repose sur l'idée selon laquelle en demandant à une plateforme conversationnelle de résumer une URL, on ancre l'URL dans la mémoire du Chatbot, ce qui lui permet de resservir son contenu à d'autres utilisateurs. Cette pratique était moquée pour 2 raisons principales :

    • La mémoire du Chatbot est bornée aux interactions qu'il a avec chaque utilisateur, il ne mémorise pas les échanges qu'il a avec l'ensemble des internautes ;
    • Le fait qu'un utilisateur clique immédiatement sur un bouton "Résumer avec l'IA" avant même qu'il ne lise le contenu de la page web sur laquelle il vient d'atterrir est un très mauvais signal envoyé à Google de nature à faire baisser les performances organiques du contenu, le moteur mesurant les interactions sur la page avec son algorithme Navboost (j'ai personnellement trouvé un petit hack dont je suis assez fier pour pallier ce problème comme vous pouvez le constater en cliquant sur mon bouton "Résumer avec l'IA").

    Mais la récente découverte de l'index caché d'OpenAI remet, à mon sens, ce fameux bouton sur le devant de la scène. Si le fait de demander à ChatGPT de résumer une URL permet à la machine de la mettre en cache et de pouvoir éventuellement s'en resservir pour répondre à d'autres utilisateurs, alors ce bouton joue un rôle fondamental car il permet d'accélérer l'indexation d'un contenu dans la plateforme conversationnelle.

    En déroulant ce raisonnement, on voit apparaître une nouvelle catégorie de signaux : les signaux d'ingestion IA, qui ne reposent ni sur des backlinks ni sur un maillage interne, mais sur l'interaction humaine qui sollicite directement l'écosystème cognitif d'un modèle génératif.

    Les questions qui restent ouvertes

    Si l'on sait désormais que cet index existe et qu'il joue un rôle, sa structure reste opaque. On ignore encore : la durée de conservation des pages, les critères d'inclusion (on imagine qu'ils sont liés à la qualité et à la valeur ajoutée par rapport informations existantes dans les connaissances internes du LLM et du cache, la fréquence de rafraîchissement, les différences entre les crawlers d'OAI-SearchBot et et ChatGPT‑User, le degré de participation humaine dans l'alimentation du système.

    Ces zones d'ombre ne sont pas des obstacles. Elles dessinent un territoire neuf, où l'expérimentation joue un rôle décisif.

    Un tournant discret mais décisif

    La découverte de Jérôme Salomon confirme qu'OpenAI bâtit un modèle de recherche hybride où la visibilité dépend autant du comportement des bots que de l'usage humain.

    Pour les marques, pour les rédacteurs, pour les SEO, cela impose de repenser les priorités : publier, oui ; optimiser pour Google, évidemment ; mais surtout, activer les conditions d'ingestion IA dès la mise en ligne du contenu. Parce qu'il n'est pas interdit de penser que ce qui est vrai pour ChatGPT, l'est aussi pour les autres plateformes et LLM (Perplexity, Gemini, Grok, Claude, etc.). On pourrait même aller plus loin en imaginant que faire découvrir une URL à Gemini permettrait d'accélérer le processus d'indexation dans Google.

    Tout ceci n'est que supposition. Mais dans le doute, je demande à mes plateformes conversationnelles préférées de résumer mes URL dès que je les publie... En ajoutant un petit like à la fin de leur réponse, pour montrer ma satisfaction. On ne sait jamais. Ma visibilité dans les IA génératives se joue peut-être à ces détails.

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    Julien Gourdon - Consultant SEO

    Article écrit par Julien Gourdon, consultant SEO senior dans les Yvelines, près de Paris. Spécialisé dans l'intégration de l'intelligence artificielle aux stratégies de référencement naturel et dans le Generative Engine Optimization (GEO), il a plus de 10 ans d'expérience dans le marketing digital. Il a travaillé avec des clients majeurs comme Canal+ et Carrefour.fr, EDF, Le Guide du Routard ou encore Lidl Vins. Après avoir travaillé en tant qu'expert SEO au sein d'agence prestigieuse (Havas) et en tant que Team leader SEO chez RESONEO, il est consultant SEO indépendant depuis 2023.



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